Sur cette page, je partagerai avec vous, des thèmes qui peuvent être travaillés en thérapie.
Je mettrai des articles et liens, mais aussi éventuellement des séances courtes de sophrologie.
LE HARCELEMENT SCOLAIRE
C’est un sujet qui me touche particulièrement, tout d’abord parce que je suis maman, mais aussi parce que je travaille comme psychologue en Centre PMS depuis de nombreuses années. Ce phénomène inquiétant ne fait qu’augmenter et « tue » de plus en plus de jeunes, de plus en plus jeunes.
Qu’est-ce que le harcèlement, comment peut-on dire qu’il s’agit bien de « harcèlement »?
La définition du mot « harcèlement moral » selon le Larousse: agissements malveillants et répétés à l’égard d’autrui, susceptibles notamment d’altérer sa santé physique ou mentale, de porter atteinte à ses droits ou à son avenir professionnel, ou, quand il s’exercent à l’égard du conjoint, par exemple, d’altérer ses conditions de vie. »
Il y a donc harcèlement, à partir du moment où les agissements destructeurs envers une même personne, sont répétés.
Au niveau scolaire, cela peut se produire sur le chemin de l’école, au sein de l’établissement, aux alentours de l’école, mais aussi le soir sur les réseaux sociaux. Actuellement, grâce ou à cause des téléphones portables, d’internet etc … le harcèlement se poursuit tout le temps. L’enfant ou le jeune n’a pas de répit. C’est ce qui ressort le plus des témoignages de jeunes victimes de harcèlement. Même à la maison, ils ne sont pas tranquilles. C’est bien d’une destruction ciblée dont il s’agit. Le jeune s’use psychologiquement, il n’en peut plus de subir des brimades, des insultes, des regards. On peut en arriver à une explosion mentale, si j’ose dire. En plus de ce sentiment de ras-le-bol, ces jeunes ressentent une honte et une culpabilité. Ils n’osent parfois pas en parler. Ils se sentent gênés d’être visés, différents, ou ils finissent par croire ce que leurs bourreaux disent d’eux. Ces victimes peuvent perdre toute notion de la réalité. Si personne ne les soutient à l’école, la solitude peut les envahir. La peur, le stress, la pression, ça use un homme.
L’auteur Amélie Antoine, décrit parfaitement le cercle infernal qu’est le harcèlement dans son livre « Raisons obscures ». Il s’agit d’un roman où les personnages parlent à leur tour. C’est l’histoire de deux familles qui, au départ, n’ont rien à voir l’une avec l’autre. Jusqu’au moment où les yeux s’ouvrent…
Il me paraît donc essentiel de bien cerner ce problème, afin d’éviter des drames. Il est impossible de tout arrêter mais on peut espérer des améliorations.
Etre attentif:
- au repli sur soi
- au manque de communication
- à la chute des points à l’école
- aux plaintes de maux divers
- à une négligence de choses pour lesquelles le jeune était attentif
- à une demande d’attention, une envie de parler justement là alors que pour vous ce n’est pas le moment …
- le moindre élément qui vous intrigue
Parents, professeurs, éducateurs, … posez la question: « est-ce que tout va bien? Comment ça se passe pour toi? » Et ne pas hésiter à revenir et reposer la question de temps en temps.
Lectures conseillées: « Raisons Obscures » de Amélie Antoine; « Gros sur le coeur » de Carène Ponte.
LA DEPENDANCE AFFECTIVE
« La dépendance affective est une souffrance qui vient d’une blessure qui a provoqué une peur incontrôlée du vide, du rejet et de l’abandon. (…) nous maintient dans un état d’insécurité permanent et de manque d’estime de soi. (…) » G. Krebs
Une certaine situation, voire plusieurs, issues de notre enfance, qui poussent l’individu à se mettre à plat ventre, même plus bas encore, et qui amènent à accepter parfois l’inacceptable, en s’investissant pour l’autre comme un sauveur, afin de se sentir complet.
Le dépendant affectif ferait tout pour plaire à l’autre, il se pose ans cesse la question de « comment faire pour être aimé? ».
Souvent, ces personnes confondent « amour » et « dépendance ». Elles s’oublient littéralement pour faire exister l’autre, en pensant que cela leur donne satisfaction.
Nous retrouverons un grand nombre de victimes de manipulateurs, de pervers narcissiques, de maltraitants…
Ces personnalités pensent que leur bonheur dépend de l’autre. Elles ne comprennent pas que leur bonheur est intérieur, profond, et que, l’autre ne viendra que comme un enrichissement.
LES PERVERS NARCISSIQUES
Il est très actuel de parler de perversion narcissiques, mais, en tant que thérapeute, je remarque qu’ils nous entourent de plus en plus. Soit, on ne les voyait pas avant, soit ils se développent de plus en plus.
Selon moi, l’éducation nouvelle « laxiste » ou « positive », pourrait expliquer en partie cette évolution. Aussi, cette société actuelle, basée sur le « rendement-efficacité », être le meilleur à tout prix, l’élimination du « maillon faible » (comme dans les télé-réalité), trouve également son rôle. Aujourd’hui, il faut être le meilleur pour devenir quelqu’un, selon les constatations, mais personne ne s’occupe de l’humain, des émotions, de l’intelligence émotionnelle. C’est pourtant là que se trouve le point crucial.
Le Pervers narcissique, homme ou femme, est une personne manipulatrice, souhaitant le pouvoir sur l’autre, mégalomane sans limites. Selon Racamier » le pervers narcissique se fait valoir aux dépens d’un autre. » Il a besoin de l’autre pour exister, imposer sa loi, prêt à détruire si quelqu’un se met sur son passage. C’est une personne profondément stratège, qui doit arriver à ses fins, à tout prix. selon Christine Calonne « son côté pervers se traduit par sa destructivité et sa jouissance à dominer. Pour lui, l’autre n’existe pas, car il n’a pas le droit d’être autonome en pensée, en sentiment, en action, sous peine de représenter une menace pour son ego surdimensionné. Son côté narcissique se manifeste au niveau de la représentation qu’il a de lui-même par un délire de toute-puissance et une incapacité à avoir un intérêt, de l’empathie pour l’autre. Ceci l’empêche de se remettre en question. »
Ainsi, il ou elle va choisir sa proie et va la « travailler » afin de la rendre malléable, et donc la mettre sous emprise. Il y a plusieurs phases:
-la phase de séduction: offrir des cadeaux, flatteries, se montre la personne idéale qui va la sauver, ou peut se positionner en victime, déjà là… tout pour séduire
– la phase d’isolement: selon Christine Calonne, « une fois qu’il l’a séduite, il l’envahit et l’isole pour exercer son emprise (…) », la victime passe alors sous terreur; il y a dénigrement, insultes, culpabilisation, mépris, menaces, chantage … Le PN utilise sa proie, l’use en quelque sorte, afin de le vider complètement et de la faire douter de lui ou d’elle-même. La victime, totalement sous emprise, ne sait plus où elle en est et croit tout ce que son bourreau lui dit. Le PN jouit de la destruction qu’il opère: il est heureux quand la victime est mal, il ne supporte pas le bonheur de l’autre.
En société, le PN est très apprécié, charmeur, social et sociable, apprécié des autres. Tout est dans le paraître, la séduction. Il peut être théâtral, protecteur, digne de confiance. Il sait convaincre. En effet, il use de la manipulation mentale et du chantage affectif. Il est un maître des mots. Il sait souffler « le chaud et le froid », alterne séduction et destruction, sait faire parler l’autre, donner confiance. Il s’adapte, en théorie, afin de mieux pouvoir déstabiliser l’autre par la suite, vu qu’il a pu la séduire. C’est une personne très égocentrique, sans limites, ne supportant aucune frustration, tel un enfant auquel on n’a pas appris à attendre. Il n’éprouve aucune culpabilité, aucun regret, jamais. C’est le propre de la perversion narcissique: selon Christine Calonne, « il est vide, sans vie intérieure, niant sa souffrance, ses conflits psychiques et cherche à vampiriser l’autre pour survivre à des carences affectives précoces. Comme un robot, il peut imiter la vie, les sentiments, les émotions, mais il en est dépourvu. (…) »
Le PN harcèle l’autre, le détruit petit à petit, en alternant des comportements paradoxaux: tantôt gentil et protecteur, tantôt machiavélique et cruel.
il peut également semer la zizanie, semer le doute dans les familles, dans les équipes.
Sources:
Christine Calonne « Les Pervers Narcissiques, 100 questions-réponses »